Comment créer un personnage monstrueux ?
La définition d’un monstre diffère selon qui est le lecteur ou l’observateur. Un personnage de zombie peut être un monstre effrayant pour certains, mais pour d’autres, les monstres les plus redoutables sont plus psychologiques. La conception d’un monstre peut suivre les conventions littéraires de la créature mythologique, comme un vampire ou un loup-garou, ou cela peut être une horreur de l’ordre du fait divers ou un drame intime. De nombreux romans d’horreur ont des monstres, mais tous ces monstres ne sont pas légitimement effrayants. Voici quelques façons d’écrire un personnage monstrueux qui fera réellement peur à vos lecteurs.
Quelles sont les caractéristiques d’un monstre ?
Le mot « monstre » suscite diverses idées sur les traits et les aspects psychologiques des créatures effrayantes que les gens craignent, mais il existe plusieurs façons de décrire les monstres :
Caractéristiques physiques
Les monstres peuvent être massifs et puissants, comme King Kong ou Mothra. Ils peuvent avoir des parties du corps visqueuses, des rangées de dents acérées, des tentacules, une couche d’armure épaisse, ou être une chose complètement petite et sans prétention. Les caractéristiques physiques de votre monstre ne sont pas seulement destinées à faire peur. La conception de votre personnage de monstre devrait avoir un sens avec l’arrière-plan que vous avez fourni. Par exemple, s’il a des ailes, il devrait les utiliser pour voler. Les monstres ne sont pas décoratifs, ils reflètent les peurs les plus enracinées des gens.
Traits psychologiques
Certains croient que les vrais monstres sont ceux qui se cachent dans nos propres esprits. Les monstres peuvent vous faire peur lorsqu’ils jouent sur les phobies, comme Pennywise de Stephen King (1986), qui est apparu comme un clown vicieux, mais a également pris la forme des plus grandes peurs des personnages principaux. Les monstres peuvent aussi être des manifestations symboliques ou émotionnelles. Parfois, les monstres n’ont pas du tout besoin d’interagir avec les personnages. Les personnages construisent la peur autour de l’idée du monstre lui-même, ce qui peut amplifier la terreur que les lecteurs ressentent avec eux.
Motivation de votre monstre
Qui cible-t-il ? Se nourrit-il d’enfants ? Est-il attiré par le désespoir ? L’odeur du sang lui donne-t-il des pulsions violentes ? Qu’est-ce qui déclenche l’agressivité de votre monstre ? Quand apparaît-il et pourquoi ? Savoir ce qui motive votre monstre est la clé pour comprendre pourquoi il se comporte comme il le fait et crée un sentiment de compréhension pour vos lecteurs.
Quelle est sa faiblesse ? Y a-t-il quelque chose qui puisse vaincre votre monstre ? Peut-il être vaincu ? Déteste-t-il la lumière du jour ? Donnez à votre monstre ses propres règles et limites afin de vous aider à établir une créature crédible. Cependant, l’absence d’une faiblesse peut également faire partie de l’horreur de votre monstre.
5 exemples de monstres dans la littérature
Les monstres peuvent être des créations de science-fiction avec des gueules béantes et des crocs venimeux, mais ils peuvent aussi être comme des êtres humains, comme un androïde voyou ou un parent possédé. Vous trouverez ci-dessous une liste de monstres célèbres dans la littérature, la télévision et le cinéma :
Comte Dracula : célèbre vampire de Bram Stoker Dracula (1897).
Balrogs : monstres menaçants de feu et d’ombre dans la série Le Seigneur des Anneaux de JRR Tolkien (1937).
Mr. Hyde : Alter-ego maléfique du personnage Dr. Jekyll, tiré de L’étrange cas du Dr Jekyll et Mr. Hyde (1886) de Robert Louis Stevenson.
Le calmar géant : Le monstre des profondeurs du classique de Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers (1872).
Jack Torrance : Le père alcoolique de The Shining de Stephen King (1977).
Comment créer un monstre ?
Si vous cherchez comment créer votre propre monstre, voici quelques directives que vous pouvez suivre pour que votre monstre soit plus vrai que nature :
Fournissez un peu d’arrière-plan
Votre monstre n’existe peut-être pas dans le monde réel, mais il a toujours besoin d’un suivi logique. D’où vient-il ? Pourquoi est-ce qu’il ressemble à ça ? Est-il créé par l’homme comme le monstre du docteur Frankenstein de Mary Shelley dans Frankenstein (1823) ? Ou est-ce une créature naturelle comme le Grendel de Beowulf ou le minotaure ?
Même si ces éléments ne doivent pas être révélés d’un seul coup à votre lecteur, sous peine de tuer instantanément toute forme de suspense, vous devez les avoir bien en tête à chaque fois que vous écrivez. Ce sont eux qui vont guider votre personnage monstrueux, qui vont expliquer ses gestes et qui pourront peut-être même vous donner de l’inspiration pour imaginer de nouvelles scènes. Au fil de votre récit, vous jugerez peut-être que certains des éléments biographiques de votre méchant ne sont pas utiles au récit. Laissez-les de côté sans hésitation, il vaut mieux en avoir trop que pas assez. Vous n’êtes pas obligé de répondre à toutes les questions sur votre monstre dans votre écriture (parfois l’inconnu est tout aussi effrayant), cependant, le public doit connaître quelques informations de base pour donner de la profondeur à votre monstre.
Laissez place à l’imagination
Même si vous voulez que les lecteurs aient une image complète de votre monstre, la propre imagination d’une personne peut toujours être plus effrayante que tout ce que quelqu’un d’autre pourrait créer, comme le Jabberwock du poème absurde de Lewis Carroll The Jabberwocky (1871), qui apparaît dans De l'autre côté du miroir. Dans ce conte, Alice trouve un poème, imprimé à l'envers, qu'il faut lire dans un miroir. Le poème est écrit avec des mots-valises, si bien que beaucoup de mots n'existent pas, mais ont des sons familiers : le lecteur peut alors imaginer ce que sont les mots, ce qui donne une dimension fantastique au poème.
Laisser de la place à votre lecteur pour qu’il comble les zones d’ombres lui-même peut l’amener à imaginer ses pires peurs personnelles en conjonction avec les horreurs que vous avez déjà décrites.
Donnez-lui un nom
Personnifier un monstre le rapproche un peu plus de la vie réelle, et donner un nom à quelque chose le rend plus tangible. Parfois, la peur d’un nom réside dans son ambiguïté, comme « The Thing » de John Carpenter, ou il peut s’agir d’un nom effrayant et puissant, comme « Godzilla » de Tomoyuki Tanaka. Éventuellement, il peut s’agir du nom existant d’un horrible méchant mythologique comme « Typhon ».
Rendez-le difficile à tuer
Parfois, un monstre est implacable et doit être combattu physiquement, et parfois il y a un secret ou une astuce pour le tuer qui est inconnu jusqu’à plus tard dans l’histoire. Les monstres qui ne peuvent pas être vaincus créent facilement de grands moments de tension et d’anticipation pour les lecteurs. Plus ils sont difficiles à tuer, plus ils deviennent effrayants.
Le souvenir que l'on garde d'un bon roman tourne principalement autour des personnages." Bernard Minier
Vos personnages principaux doivent être crédibles, et les monstres aussi terrifiants que possible. C'est en les voyant agir que vos lecteurs jugeront vos personnages. Mais bien entendu, dans un thriller, les apparences sont souvent trompeuses...
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